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Intérêt de la compétition en pratique opérationnelle

Dernière mise à jour : 4 janv. 2021



Ceci est un billet d'humeur... Je préfère prévenir. Je sais que la grande majorité des lecteurs de nos publications sont d'ores et déjà acquis à notre cause. Je la rappelle pour ceux à qui cela pourrait paraître flou : une réponse opérationnelle toujours plus performante à l'attention des victimes. Mais je compte sur le bouche à oreille pour que ces réflexions (au sens large) parviennent à nos détracteurs. Certains esprits grincheux auraient découvert à l'occasion de nos démonstrations et du visionnage de nos multiples publications vidéos que nos prestations s'éloignaient beaucoup de l'opérationnel. Trop théâtralisé, comportement du personnel pas assez "péchu" ou au contraire trop agité, parc à matériel déjà préparé, arrivée en simultanée du personnel secouriste et technique, stratégies développées loin des pratiques de terrain, utilisation de matériel ou de techniques pas à disposition dans nos véhicules, sont les principaux reproches qui arrivent à nos oreilles de façon directe ou bien, beaucoup plus souvent, indirecte.

Est-il nécessaire, tout d'abord, de rappeler qu'il s'agit ici d'une compétition ? Codifiée et règlementée celle-ci s'appuie sur des fiches d'évaluation communes à l'ensemble des pays membres de la World Rescue Organization ; Autant dire, et c'est un avis personnel, les pays les plus performants au monde dans le domaine du secours. Développées pour permettre aux compétiteurs de parfaire leurs techniques, ces rencontres permettent également au personnel d'échanger afin de comparer leurs matériels et leurs pratiques pour adopter les plus performants et écarter les moins bons.

Ensuite, pour parvenir à une évaluation équitable et orientée sur les axes d'améliorations, les épreuves s'écartent effectivement de la réalité opérationnelle. Un peu comme le parcours sportif sapeur-pompier censé représenté le déroulement d'une intervention, ou plus proche de nous le Parcours Opérationnel Adapté (POA).

Elles s'en écartent également du fait que nous ne "travaillons" pas sur des victimes réelles, les véhicules que nous utilisons ont été la plupart du temps déformés à l'aide d'engins de travaux publics et non pas suite à un choc avec un élément de mobilier urbain ou un autre véhicule lancé à pleine allure. Inutile de rappeler ici que c'est le propre de l'intégralité de nos formations. Si nous utilisons du maquillage sur des simulations en secours à personnes, si nous utilisons des caissons à foyer fermé avec comme combustible des palettes en bois non traités, si nous faisons abstraction de l'absence d'un front de flammes et de la présence de fumées sur nos manœuvres feux de forêt, c'est que nous sommes dans l'incapacité matérielle de pouvoir reproduire ces situations. Un peu comme des militaires qui s'entraînent au combat sans se tirer dessus à balles réelles ! Le contraire serait, pour le moins, contre-productif…

Enfin, je terminerai sur la réflexion la plus insidieuse qui prend la forme d'une question : "A quoi ça sert ?". Malgré son caractère pernicieux cette interrogation est de loin la meilleure. Formulée autrement, elle pourrait prendre la forme suivante : "Qu'est-ce cela nous apporte dans nos pratiques opérationnelles ?" Et là nous toucherions le fond du problème et la raison véritable de l'engagement de toutes les personnes œuvrant dans le domaine des challenges SUAP et SR.

La compétition est un formidable banc d'essai. Comme la compétition automobile l'est au secteur de la recherche et du développement en matière de performance de nos véhicules. Plateforme d'échanges entre professionnels, le challenge permet de définir les meilleures voies afin d'éclairer voire d'affiner le plan d'équipement de nos SDIS (Services Départementaux d'Incendie et de Secours). Il permet également de découvrir de nouveaux matériels afin d'améliorer la prise en charge des victimes, nos équipements de protection individuelle, partager et harmoniser nos techniques de prises en charge avec tous les autres acteurs du secours, faire la promotion de notre activité de terrain au quotidien loin des clichés et des discours véhiculés dans des médias plus férus de sensationnel et d’émotion que de réalité.


La compétition n’est finalement qu’un prétexte à l’amélioration de nos matériels, techniques, stratégies et pratiques opérationnelles. Si nous avons du plaisir à nous investir dans ce domaine c’est, d’abord et avant tout, parce que cela nous « tire » vers le haut en ouvrant bien grand les portes de nos départements respectifs au-delà des frontières et de notre corporation. Si nous avons à cœur de participer, en collaboration avec les autorités de nos SDIS, aux essais de matériel, à l’organisation de journées techniques à l’attention de nos référents de compagnie, à la conception pédagogique de nos formations, de participer de façon active à ces mêmes formations, c’est pour pouvoir partager avec tous, ce que nous avons appris d’autres.

Si des questions subsistent malgré tout après ce très long laïus, nous ne pouvons que vous encourager à prendre directement contact avec nous pour nous les poser. Il serait bien possible qu’un échange permette de nous éclairer mutuellement et si le cœur vous en dit, pourquoi-pas nous rejoindre ?







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